La réussite d’une intégration régionale africaine en profondeur nécessite le partage des chaînes de valeur, des normes africaines convergentes et des régulations communes ( Forum international d'Asilah) - Youssef AmraniYoussef Amrani

La réussite d’une intégration régionale africaine en profondeur nécessite le partage des chaînes de valeur, des normes africaines convergentes et des régulations communes ( Forum international d’Asilah)

La question de l’intégration régionale se pose dans un contexte de mondialisation et de multi-partenariats, qui appellent à réfléchir à de nouvelles formes de régionalisation, permettant des intégrations dans les chaînes de valeur régionales», a souligné Youssef Amrani, qui s’exprimait lors du colloque «Intégration en Afrique : consensus et dysfonctionnements», tenu dans le cadre de la 40e édition du Moussem culturel international d’Assilah, dimanche 1er juillet 2018.

Dans ce cadre, il a assuré que l’un des défis majeurs auxquels l’Afrique doit faire face est sa faible intégration, celle de son économie et celle de sa participation au système commercial mondial, estimant que si l’intégration régionale a connu des avancées certaines, elle reste confrontée à des défis nombreux, mais surmontables.

Et d’ajouter que le manque d’infrastructures, les difficultés liées à la connectivité, la persistance de certaines crises, les questions de sécurité, constituent autant de défis à l’intégration des marchés entre les pays africains, relevant que l’intégration régionale constitue un vecteur pour l’accélération durable de la croissance économique et le bien-être des populations.

M. Amrani, qui intervenait dans le panel «Comment contourner, dépasser et résoudre les dysfonctionnements : les solutions et les moyens» a ainsi souligné l’impératif de promouvoir une coopération intra-africaine, basée sur des solidarités actives, la complémentarité des économies et la mutualisation des moyens, pour ériger le continent africain en un catalyseur d’une économie continentale africaine.

À cet égard, a-t-il noté, il convient d’accorder une priorité à deux axes stratégiques majeurs d’intervention, à savoir le développement des infrastructures intégratrices et de transformation, mais aussi la concrétisation d’un partenariat africain nouveau, équilibré et de croissance.

L’intégration c’est aussi associer tous les acteurs et décideurs capables de créer une dynamique africaine commune et d’élaborer des politiques appropriées, en dehors de toute considération d’intérêt national, et ce pour mieux outiller l’Afrique, promouvoir des espaces intégrés économiques, géopolitiques ou culturels à travers des stratégies communes, a-t-il poursuivi. M. Amrani a fait remarquer que la politique africaine du Maroc, impulsée par S.M. le Roi Mohammed VI, traduit justement cette volonté commune de construire une Afrique intégrée, forte et unie, qui affronte ses défis par ses propres moyens et qui regarde vers l’avenir avec confiance.

«L’Afrique est en mouvement à tous les niveaux et le Maroc, fidèle à sa cohérence, assumant son ouverture économique et attaché à l’unité de son continent, entreprend des démarches pragmatiques pour promouvoir un co-développement et une co-émergence durable, au service du citoyen africain, comme l’a toujours prôné la vision du Souverain», a précisé M. Amrani, rappelant que le Maroc entretient des relations de coopération avec de nombreux groupements régionaux, notamment l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) et la CENSAD (Communauté des États sahélo-sahariens).

Par sa portée multidimensionnelle, l’offre marocaine en Afrique est aujourd’hui une réalité reconnue par tous les partenaires africains, a-t-il fait savoir, rappelant, à ce titre, que la demande d’adhésion du Maroc à la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) «provient de cette démarche, qui vise à couronner les liens forts historiques, politiques, économiques et humains avec l’ensemble des pays africains de cette région, en s’inscrivant dans la droite ligne de la vision de S.M. le Roi, pour une intégration régionale effective, fructueuse et ambitieuse».

Il a toutefois déploré le manque de volonté politique et d’engagement commun pour la construction d’un Maghreb prospère et uni, ainsi que le manque de foi dans la construction du projet maghrébin, le gâchis du «non-Maghreb» et la panne que connaît l’Union du Maghreb arabe (UMA).

«Pour le Maroc, l’intégration régionale, qui est la clé de l’avenir de la compétitivité du continent et au-delà dans la mondialisation, ne peut être tributaire du développement national à lui seul», a-t-il insisté, précisant que désormais, «il convient de combler le retard de compétitivité, faciliter les échanges et investir dans les pôles de croissance à forte valeur ajoutée, afin d’accélérer le processus d’intégration intra-africain et placer le continent au cœur des chaines de valeur mondiales».

«L’Afrique doit prendre en charge ses propres défis, en faisant valoir son développement multidimensionnel et répondre aux aspirations socio-économiques auxquelles aspirent légitimement ses populations», a-t-il conclu.

Placée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, cette édition, dont l’Afrique est l’invité d’honneur, propose divers événements culturels et artistiques, notamment des séminaires, des ateliers, des spectacles de musique, des défilés de mode, ainsi que des expositions.

média

 

attachment-1 photo-2b conference-youssef-amrani b-20 img_0051 milan-oct-2015 2016-02-12 - Youssef Amrani, Minister in Charge of Mission at the Royal Cabinet of Morocco gesticulates on the conference "The Challenges for Security Services in of Imported Terrorism in Europe" from the Middle East Peace Forum on the Munich Security Conference in Munich, Germany. Photo: MSC/dedimag/Sebastian Widmann upm 23023365664_05464c6a50_o